Séminaire en pédagogie spécialisée

Considérant la pédagogie spécialisée comme un domaine abritant les contradictions, les forces et les ressources de l’éducation en général, le séminaire de cette année a abordé la question actuelle des besoins éducatifs particuliers. Face aux recommandations politiques incitant les systèmes scolaires à tendre vers une école dite inclusive, de plus en plus d’enseignant·e·s se disent préoccupés par les élèves en difficulté à l’école. Pour tenter d’apporter des éléments de réponses et saisir la complexité de cette évolution, il a fallu interroger ce que recouvre la terminologie d’usage afin de penser l’activité enseignante à l’aune des nouvelles prescriptions. Dans un second temps, un éclairage didactique et psychodéveloppemental a permis de prendre la mesure des défis auxquels les enseignant·e·s sont confrontés pour stimuler l’apprentissage des élèves identifiés en difficulté d’apprentissage.

 

Programme

14h15 : Mot de bienvenue

14h30 : Notion de « besoins éducatifs particuliers » : approche centrée sur la profession enseignante et le rôle social d’élève

par Prof. Dr Greta Pelgrims, responsable équipe « Pratiques professionnelles et apprentissages en contextes d’enseignement spécialisé », Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, Université de Genève

L’intégration en classe ordinaire d’élèves déclarés handicapés admet que tout élève peut, sur une période variable, avoir des besoins éducatifs particuliers. Bien que le terme besoins éducatifs particuliers désigne, en son sens original, l’ensemble des facteurs environnementaux scolaires propices au suivi d’un programme scolaire (Warnock, 1979), il sert essentiellement, dans l’usage commun comme dans la littérature, à désigner un attribut de groupe d’élèves présentant un diagnostic. Sens qui revêt peu de pertinence scolaire. Partant d’une approche située de l’activité d’enseignement et d’apprentissage, Greta Pelgrims a proposé de décliner la notion en différents besoins pédagogiques et didactiques particuliers (Pelgrims, 2012), correspondant aux moyens qu’un·e enseignant·e peut prévoir pour rendre accessible à tout enfant d’une classe ordinaire le rôle social d’élève dans ses dimensions sociales, cognitives et socio-affectives. À l’aide de différents travaux, elle a tenté de montrer la pertinence de cette déclinaison.

16h00 : Différenciation pédagogique pour des élèves dyscalculiques et pour plusieurs autres élèves...
par Anne-Françoise de Chambrier, chargée d’enseignement et collaboratrice scientifique post-doctorante, HEP Vaud, HEP-BEJUNE, UniNE, Université de Genève

Il semble que les difficultés d’apprentissage aient parfois tendance à être considérées un peu hâtivement comme des troubles intrinsèques aux élèves, alors que différentes causes possibles peuvent en être à l’origine. À travers le cas de la dyscalculie, Anne-Françoise de Chambrier a montré dans quelle mesure la prise en charge par l’enseignant·e d’un·e élève en difficulté est spécifique au diagnostic. Des aménagements pédagogiques peuvent être mis en place pour les élèves rencontrant des obstacles dans leurs apprentissages. Encore faut-il savoir quels aménagements mettre en place en fonction des besoins ! La littérature sur les aides aux élèves présentant un trouble spécifique d’apprentissage en mathématiques a le mérite d’apporter quelques pistes en la matière. La conférencière a saisi cette occasion pour passer brièvement en revue des informations générales sur la dyscalculie, puis d’exposer certains principes généraux et aménagements concrets pouvant aider plusieurs élèves.

Les deux conférences ont été suivies d’un moment d’échange.